Le manuel d’esclavage sexuel de Daech

Il est permis de violer une captive prépubère, de battre son esclave à certaines conditions, et d’hériter de celle de son père. Mais il est interdit de coucher avec l’esclave de sa femme ou avec une non-vierge avant d’avoir purifié son utérus… Voici comment Daech préconise de traiter les prisonnières, en se réclamant de la charia. Extraits.


© Holly Pickett/REDUX-REA

Une jeune femme kurde dans un camps de réfugiés au nord de l'Irak, en août 2015. Faite prisonnière par Daech, violée, puis réduite en esclavage trois mois durant, elle a été libérée contre rançon par les autorités kurdes.

L’esclavage moderne prend de nombreuses formes, mais la plupart de ses victimes sont contraintes de travailler dans l’ombre. Ceux qui contrôlent les esclaves d’aujourd’hui – les hommes contraints de travailler sur les bateaux de pêche thaïs, les domestiques prises au piège dans les villas de leurs employeurs saoudiens, les enfants qu’on oblige à mendier au Sénégal, les travailleurs asservis pour dettes en Inde, ou les travailleuses sexuelles victimes de la traite vers l’Occident – fuient en général la publicité. Car traiter des êtres humains comme de simples marchandises est passible de poursuites pénales et peut provoquer la répulsion morale. L’État islamique autoproclamé fait exception à cette règle. Tout comme l’organisation ignore l’interdiction mondiale qui pèse sur les exécutions sommaires, et s’y livre souvent avec une cruauté indicible, elle a publié un texte qui tente de justifier l’asservissement sexuel des femmes et des jeunes filles non musulmanes. Son propos ne relève pas de l’exercice académique : Human Rights Watch a interrogé des femmes et des jeunes filles yézidies qui ont réussi à s’échapper. Elles décrivent un ...
LE LIVRE
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Questions et réponses sur la prise de captives et d’esclaves de Département de la recherche et de la fatwa de l’État islamique, Bibliothèque Al-Himma (la maison d’édition de Daech), 2014

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