Mystifiera bien qui mystifiera le dernier

Conçue comme la trame d’un thriller par une fine équipe de maîtres-espions britanniques, l’opération Mincemeat aura permis de berner les nazis sur le lieu de débarquement allié en Méditerranée. Cette prouesse du renseignement pose aussi des questions vertigineuses sur la nature et l’utilité de l’espionnage.


© Tallandier / Rue des Archives

Le 10 juillet 1943, les forces alliées débarquent en Sicile. L’opération Mincemeat visait à faire croire aux Allemands que le débarquement aurait lieu en Grèce et en Sardaigne.

Le 30 avril 1943, un pêcheur ­découvre au large de Huelva, sur la côte sud-ouest de l’Espagne, un corps qui flotte. Le cadavre, en état de décomposition avancée, est celui d’un d’homme vêtu d’un trench-coat, d’un uniforme et de godillots militaires. Une mallette est attachée à sa taille par une chaîne. D’après les docu­ments contenus dans son portefeuille, il s’agit du major William ­Martin, de la Marine royale britannique. Les autorités espagnoles appellent le vice-consul de Sa Majesté, Francis Haselden, et ouvrent en sa présence la serviette, qui se révèle contenir une enveloppe militaire d’apparence officielle. Les Espagnols proposent à Haselden de lui remettre la mallette et son contenu. Mais celui-ci refuse, ­demandant que la restitution s’opère via les canaux officiels – une curieuse décision avec le recul, puisque les jours suivants les autorités britanniques enverront en Espagne une série de messages de plus en plus pressants pour savoir où se trouve la mallette du major Martin. Il ne faudra pas longtemps pour que la nouvelle de l’officier mort parvienne aux oreilles des agents du renseignement allemand ...
LE LIVRE
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Opération Mincemeat. L’histoire d’espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale de Ben Macintyre, Ixelles Éditions, 2011

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