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En-tête
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Bonsoir, chers Bookslecteurs ! Aujourd'hui, Daniel A. Bell célèbre le nouvel an chinois, le ministère australien du Travail compte ses chômeurs, Dallas G. Denery II ne ment jamais et Garret Keizer cherche le silence absolu.
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Le fait du jour

   
En Chine, la criminalité fait un bond juste avant le Nouvel an.
Le confucianisme, en prêchant l’extrême piété filiale, est en partie responsable du phénomène, selon le spécialiste canadien Daniel A. Bell. Dans China’s New Confucianism, il explique que les fils et les filles se sentent obligés, quelle que soit leur situation, de choyer leurs aînés en leur faisant des cadeaux de prix à l’occasion du Nouvel an. Les Chinois entrent aujourd’hui dans l’année du singe.
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Le chiffre du jour
2
%, c’est la très modeste augmentation du nombre des demandeurs d’emploi qui retrouvent un travail à temps plein après avoir participé à un programme aide sociale contre bénévolat en Australie.
Le pays teste un dispositif qui soumet le versement des allocations chômage au fait d’effectuer des heures de travail gratuites. Selon le rapport commandé par le ministère du Travail, les effets sur l’emploi sont maigres, mais 7 participants sur 10 auraient trouvé l’expérience utile. Le département du Haut-Rhin souhaite verser le RSA en échange de sept heures de bénévolat par semaine.
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 Inattendu 

Trois façons de ne pas mentir (sans dire la vérité)

 
 
Ce n’est pas seulement parce qu’il a accepté un poste de ministre du Budget après avoir cherché à soustraire son argent au fisc que Jérôme Cahuzac s’est attiré l’opprobre. C’est aussi, et peut-être surtout, parce qu’il a menti, notamment devant l’Assemblée nationale. Rien n’est pourtant plus banal que cela. La tactique est utilisée partout, en permanence, ne serait-ce que pour maintenir une certaine paix sociale. Reste que le mensonge n’a jamais cessé de poser un problème moral. Dans The Devil Wins, l’historien Dallas G. Denery II rappelle comment, des débuts de l’ère chrétienne au siècle des Lumières, philosophes et théologiens ont cherché à définir le mensonge, contribuant ainsi à trouver des solutions pratiques à ce dilemme éthique et religieux : que faire quand nous avons besoin de ne pas dire la vérité, sans vouloir pour autant devenir des menteurs et des pécheurs ? Il n’est pas question pour les penseurs de justifier le mensonge, mais d’imaginer des arguments qui permettent d’éviter la condamnation dont il fait l’objet.
Dallas G. Denery II relève par exemple trois stratégies dûment absoutes au XIIIe siècle (dont la pérennité n’échappera à personne) : l’équivoque, la réserve mentale et l’amphibologie. L’équivoque consiste à profiter des multiples sens ou de l’ambiguïté d’un mot. La réserve mentale relève du mensonge par omission. Garder le silence n’est pas à strictement parler mentir, explique-t-on. L’amphibologie, elle, ajoute un niveau de raffinement. Cette tactique joue à la fois sur l’ambiguïté et sur l’omission, en postulant que ce sont les différentes formes de langage (purement mental, purement oral et purement écrit) mêlées qui produisent une vérité ou un mensonge. Ainsi, précise Denery, « si un ami demande de l’argent ou un livre, nous sommes libres de lui répondre “Je n’en ai pas” même si c’est faux, mais uniquement si nous ajoutons en silence “à te donner”. » La vérité se cache toujours entre les lignes.
   
The Devil Wins: A History of Lying from the Garden of Eden to the Enlightenment par Dallas G. Denery II
Éditeur: Princeton University Press
Date de parution: 2015
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L'idée du jour

   
Rejoignez Les Amis de Books !
L’association Les Amis de Books a pour objet de contribuer à la pérennité du magazine en favorisant un dialogue constructif entre les abonnés et l’équipe du journal. L’association est en voie de création. Daniel Pennac a accepté d’en prendre la présidence. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le projet de statuts. Et manifester votre intérêt en écrivant à AssociationAmisBooks@gmail.com
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 Inattendu 

Mon bruit s’arrête où commence ton silence (et vice versa)

 
 
La ville de Lausanne a décidé de bannir les concerts silencieux, à cause du bruit. Les auditeurs ont beau être équipés de casques, pour que pas une note ne vienne déranger les riverains, les jeunes fans ne peuvent s’empêcher de chanter à tue-tête. Mais à partir de quand un son devient-il une nuisance ? Dès le tout premier décibel pour l’écrivain britannique Jenny Diski. Dans cet article de la London Review of Books traduit par Books en novembre 2013, elle raconte comment elle a pris parti dans la guerre entre les avocats du droit au silence et les militants du droit au bruit, quitte à devoir assumer d’être « une vieille peau ».  
L’avant-dernière fois que j’ai demandé au jeune homme qui habite en face de chez moi de bien vouloir fermer sa fenêtre quand il mettait ses CD, il m’a rétorqué que le niveau sonore autorisé par la loi était de 85 décibels et qu’il ne le dépassait pas...
   
Le son indésirable de tout ce que l’on désire par Garret Keizer
Éditeur: PublicAffairs
Date de parution: 2010
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Merci !

Nous vous souhaitons une bonne soirée à fêter l'année du singe sans déranger les partisans du casque audio. N'hésitez pas à nous faire part de vos meilleurs techniques pour ne pas dire la vérité sans mentir et de vos commentaires en écrivant à booksletter@books.fr. Cette newsletter a été préparée par Amandine Meunier, avec Sandrine Tolotti. A demain, pour une nouvelle édition de l'actualité à la lumière des livres.

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