Adieu chiens et chats

Les Britanniques aiment à souligner leur stoïcisme pendant la ­Seconde Guerre mondiale. Mais, s’ils ont gardé la tête froide sous les bombardements, ils ont paniqué durant les premiers jours des hostilités et ont tué leurs animaux de compagnie. « Cet inexplicable moment national », comme le qualifie Elena Passarello dans The New York Times, est le sujet de The Great Cat and Dog Massacre, de l’historienne Hilda Kean. Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne. La semaine suivante, les Britanniques font euthanasier leurs animaux domestiques : 400 000 perdront la vie, soit six fois plus que les civils dans les bombardements, et ce alors qu’aucune attaque n’a encore été lancée sur le sol britannique. Les Londoniens sont si nombreux à vouloir procurer un sommeil éternel à leurs animaux que le chloroforme et les lieux de sépulture viennent à manquer. « Ces mises à mort, explique Kean, sont liées à l’évolution du rapport des humains (en particulier les Britanniques) aux chiens et aux chats au début du XXe siècle », note ­Colin Dickey dans la Los Angeles Review of Books. Employés à l’origine à des fins utilitaires, ces animaux sont devenus des ...
LE LIVRE
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The Great Cat and Dog Massacre de Hilda Kean, The University of Chicago Press, 2017

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