Au cœur du problème amazonien

En 2006, Greenpeace partit en croisade contre les producteurs de soja brésiliens, accusés de détruire la forêt pluviale du Brésil. Mais ces derniers n’ont jamais été responsables que de 10 % de la déforestation ; beaucoup moins que les ranchs de bétail, ou les petits fermiers pratiquant la culture sur brûlis…

La route BR-163 commence à Cuiabá, à l’extrémité sud de l’État du Mato Grosso, et remonte vers le nord sur plus de 1 500 kilomètres, en s’enfonçant dans l’Amazonie. Construite au début des années 1970, elle n’a toujours pas d’asphalte sur ses tronçons qui traversent la jungle, et, pendant la saison des pluies, c’est un véritable torrent de boue. Les camions s’embourbent dans ses ornières et nids-de-poule légendaires, et ne peuvent rouler plus de 160 kilomètres par jour. La BR-163, il faut le dire, est l’une des grandes routes les plus mauvaises du monde. Elle a le mérite, cependant, d’être l’un des deux seuls axes traversant l’Amazonie du nord au sud. Comme le dit The Economist, la BR-163 fait se rejoindre « le “grenier du monde” et le “poumon du monde” ». Elle relie le Mato Grosso – la zone agricole en plein essor qui a fait du Brésil le second producteur au monde de soja, derrière les États-Unis – aux étendues boisées du Pará. Cette route est donc au centre non seulement de l’activité commerciale du pays, mais aussi des préoccupations ...
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Bienvenue à Tchernobyl de Au cœur du problème amazonien, Flammarion

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