Badinter contre la « mère écologique »

Les super-mamans écolos, qui restent à la maison, allaitent pendant des mois et lavent elles-mêmes les couches, sont de plus en plus nombreuses dans l’Hexagone. Selon Élisabeth Badinter, cette mode menace la conception française de la maternité et entrave la liberté des femmes.

La philosophe Élisabeth Badinter divise depuis longtemps les féministes françaises, et son dernier livre, Le Conflit. La femme et la mère, n’a pas démenti la tradition. Elle y soutient que la sacralisation croissante de la « bonne mère », cette femme qui allaite longtemps, lave les couches, cuisine bio, et s’arrête de travailler un bon moment pour s’occuper de ses enfants – nouvelle orthodoxie que connaissent bien les Britanniques –, menace le modèle français traditionnel de maternité [lire « L’intox de l’allaitement »]. Mais toutes celles qu’on appelle les « néoféministes » l’ont accusée d’être « à côté de la plaque ». Qu’en est-il ? Comme on le sait, l’État français pratique depuis longtemps une politique favorable à la fois à la natalité et au travail des femmes. Selon l’OCDE, le taux de fécondité est en France de 1,94, contre 1,8 au Royaume-Uni (deux chiffres supérieurs à la moyenne, de 1,63 dans les pays membres de l’Organisation). Parallèlement, 57 % des Françaises en âge de le faire travaillent, contre 67 % des Britanniques (la moyenne ...
LE LIVRE
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Le Conflit. La femme et la mère de Badinter contre la « mère écologique », Flammarion

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