La Libye et le pétrole (4)
Publié en mai 2011. Par Olivier Postel-Vinay.
« La nouvelle démocratie libyenne traitera bien ceux qui l’ont aidée », a déclaré l’ancien ministre libyen de l’Energie Omar Fathi Ben Shatwan après être arrivé à Malte à bord d’un bateau de pêche. Ce qui implique des récompenses dans le secteur pétrolier pour les sociétés de la France et de l’Italie, rapportent en substance les agences AFP et Novostni. En revanche, « la Russie et la Chine ont perdu toute possibilité de participer au développement des gisements pétroliers et gaziers en Libye suite à leur refus de soutenir les insurgés », écrit l’agence Novostni en citant l’ex-ministre libyen. Omar Fathi Ben Shatwan a occupé divers postes ministériels dans le régime Kadhafi, dont celui de ministre de l’Energie entre 2004 et 2006, avant de rejoindre l’université Garyounis à Bengazi.
Alors que la répression en Syrie atteint des proportions voisines de celles constatées en Libye avant l’intervention européenne, on n’a pas vu l’Elysée ni même BHL monter au créneau pour promouvoir une intervention dans ce pays.
Sans doute la Syrie est-elle un peu plus loin de nous. Sans doute son rôle dans le casse-tête israélo-palestinien rend-t-elle les choses un peu plus compliquées. On observera aussi que la Syrie a peu de pétrole, alors que la Libye a les plus grandes réserves d’Afrique. « Quand les peuples demandent leur liberté, la France sera à leur côté », a déclaré Sarkozy à L’Express. Mais la liberté n’a pas partout la même odeur.