Libye : les civils ou le pétrole ?

Rony Brauman, médecin spécialiste de l’humanitaire, se demandait ce matin sur France Inter quelle était la part de propagande dans les discours justifiant l’intervention armée des Occidentaux en Libye. Une manière d’approfondir le sujet est de se demander quelle est la part de l’enjeu pétrolier dans cette décision. Après tout, come le soulignait Brauman, il y a bien d’autres pays où une intervention militaire se justifierait, si l’on s’en tenait aux seuls critères de l’humanitaire et de la promotion de la démocratie. Pourquoi donc la Libye et pas la Côte d’Ivoire, par exemple, où l’on ramasse dans les rues des cadavres de femmes tuées par balles, et où, contrairement à la Libye, il existe une alternative démocratique dûment constituée ?


Ce n’est pas faire un procès d’intention que de faire entrer le pétrole dans la grille d’explication. La Libye a les plus grosses réserves de pétrole de l’Afrique et est aux portes de l’Europe. Et voici ce qu’on pouvait lire dans The Economist du 26 février : « Les opérateurs de l’industrie pétrolière en Libye menacent de détruire les pipe-lines et de stopper l’approvisionnement de l’Europe si les Etats européens n’interviennent pas pour en finir avec le règne de M. Kadhafi. Les ouvriers ont cessé le travail le lundi 21 février à Brega, l’un des cinq ports utilisés par les tankers, dit Mansour Saleh,  manager dans une compagnie pétrolière basée à Tobrouk, qui supervise l’extraction de 300 000 barils par jour.  « Si cela ne  convainc pas  [les Etats européens] d’agir contre le tyran, ajoute-t-il, nous détruirons les puits ».
 

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