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Pendant longtemps, les astrophysiciens ont imaginé que la fin de l’univers (qu’ils n’attendent pas avant plusieurs milliards d’années) découlerait de son effondrement sur lui-même, le « Big Crunch ». Dans un processus inverse à celui du Big Bang, l’univers se contracterait sous l’effet de la densité de la matière accumulée et de la gravité combinée précipitant planètes et étoiles, galaxies et trous noirs les uns contre les autres dans un enfer destructeur. Mais à mesure que les spécialistes accumulaient des données montrant que l’expansion de l’univers n’avait pas de limite, ils ont changé leur fusil d’épaule.

Aujourd’hui, ils parient sur ce qu’ils appellent « Big Freeze » ou heat death, la mort thermique de l’univers. C’est un scénario « long et angoissant », écrit l’astrophysicienne américaine Katie Mack. En se fiant aux lois de la thermodynamique, explique-t-elle dans The End of Everything (Astrophysically speaking), la perpétuelle expansion de l’univers conduira les étoiles, les galaxies et même les trous noirs à tomber en ruine lentement, très lentement, par manque de matière et d’énergie, jusqu’à ce qu’il ne reste rien que quelques particules et une faible radiation. 

Quel destin pour l'univers?

Ce scénario qui semble aujourd’hui le plus probable aux scientifiques n’est clairement pas le préféré de Mack. Trop déprimant pour cette vulgarisatrice aguerrie qui a fait de son tour d’horizon des théories sur la fin des temps un voyage drôle et entraînant. « Ce qui ressort d’abord du livre c’est le plaisir que prend Mack à parler physique et il est contagieux », souligne Leah Crane dans la revue New Scientist.

La spécialiste des liens entre astrophysique et physique des particules ne se contente pas des hypothèses les plus probables, mais évoque aussi des scénarios étranges impliquant des dimensions parallèles ou la collision de « branes », des univers tri-dimensionnels décrit dans la théorie de cordes. « En marge, les théories cosmologiques avec le plus beau jargon et les noms les plus savants sont souvent les plus hypothétiques », relève James Gleick dans The New York Times.

Une fin instantanée, indolore et imprévisible

Mack avoue sa préférence pour un scénario impliquant des bulles de vide, séduite par son côté « spectaculaire » et « farfelu ». Elle repose sur l’idée que l’univers n’est pas totalement stable et qu’une perturbation quelque part pourrait bouleverser les lois de la nature. Au point dans l’espace où cela se produirait, naîtrait une sorte de bulle contenant un univers régi par de nouveaux principes physiques. Cette bulle grossirait à la vitesse de la lumière et tout ce qui se trouverait sur son passage n’aurait simplement plus la possibilité d’exister. Une fin instantanée, indolore et surtout imprévisible.

À lire aussi dans Books :Le monde d’avant le Big-Bang, février 2011.

[post_title] => Imaginer la fin des temps [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => imaginer-la-fin-des-temps [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2020-09-09 10:30:13 [post_modified_gmt] => 2020-09-09 10:30:13 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=93871 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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En 1646, en pleine guerre civile, les troupes d’Oliver Cromwell saccagent la cathédrale de Winchester et pillent tous ses précieux manuscrits pour les transformer… en cerfs-volants. Quoi de plus brutal que de faire des trésors de l’ennemi son jouet ?

Ces cerfs-volants font partie des nombreux « artefacts merveilleusement bizarres » « sauvés de la décharge » par l’historienne Emily Cockayne pour « traquer les habitudes changeantes de la Grande-Bretagne en matière de consommation et de recyclage », souligne Caroline Crampton dans The Spectator.

Au fil des pages de Rummage, le lecteur croise ainsi un piano-forte en papier mâché, du sucre blanchi au charbon animal et une autoroute dont le revêtement est composé de deux millions d’exemplaires invendus de romans à l’eau de rose de la maison d’édition Mills & Boon. Cockayne exhume également les broadside ballads, ces poèmes imprimés sur des feuilles volantes extrêmement populaires en Angleterre entre le XVIe et le XIXe siècles. À peine un sur 10 000 sont parvenus jusqu’à nous tant était grande l’habitude de réutiliser le papier : le meilleur servait d’emballage alimentaire, le reste de papier toilette.

Mais « il n’y a, selon Cockayne, "pas de progrès linéaire", pas d’âge d’or où tout le monde triait automatiquement les déchets de la maisonnée et passait sa soirée à transformer les épées en socs de charrue parce que c’était la bonne chose à faire », relève Kathryn Hughes dans The Guardian. Dans l’Angleterre d’Henri VIII, qui se voulait celle de la surabondance, jeter était même un devoir civique. Il était alors de bon ton lors des fêtes de faire couler le vin dans les caniveaux.

Le réemploi, le recyclage, la frugalité ont toujours eu des sens différents en fonction du contexte, rappelle Cockayne. Et « même en temps de guerre, les campagnes de récupération ne fonctionnaient vraiment bien que si elles possédaient un aspect nouveau ou compétitif, comme lorsque les dames de Kensington ont lancé un appel pour faire de la laine à partir de poils de chien pendant la Première Guerre mondiale », note Lucy Knight dans The Sunday Times. 

À lire aussi dans Books : L’océan plastifié, juillet-août 2016.  

[post_title] => Réutilisez, recyclez [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => reutilisez-recyclez [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2020-09-03 20:11:23 [post_modified_gmt] => 2020-09-03 20:11:23 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=93650 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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La plupart des personnages de Good Citizens Need Not Fear, le premier recueil de nouvelles de l’auteure canadienne Maria Reva, vivent au n° 1933, rue d’Ivansk, à Kirovka, en Ukraine. Dans cet immeuble, qui étrangement n'apparaît pas dans les registres de l’administration, habitent entre autres : une veuve agoraphobe qui fabrique des vinyles de contrebande sur de vieilles radiographies, un poète devenu le gardien de reliques prétendument saintes, les quatorze membres d’une famille qui s’entassent dans l’appartement 56, un couple de couturières spécialisées dans la fourrure…

Souvenirs familiaux

Tous n’y sont pas présents à la même époque. Certaines histoires se déroulent avant l’éclatement du bloc soviétique, d’autres juste après. Mais Reva ne crée pas « une version occidentalisée de la vie dans l’ancienne Union soviétique : corruption, bureaucratie kafkaïenne et un trait de police secrète », prévient la critique Anne Thériault dans le magazine littéraire Quill & Quire. « Si ces éléments font des apparitions, le ton général est au nihilisme et au mysticisme ».

Reva est née et a vécu en Ukraine jusqu’à l’âge de 7 ans. Elle explique dans le Vancouver Sun s’être inspirée d’histoires qui sont arrivées à sa famille (un fonctionnaire de l’administration locale a vraiment expliqué un jour à son père que l’immeuble où ils vivaient n’existait pas), mais aussi de témoignages grappillés dans des livres de non-fiction et sur des réseaux sociaux comme Reddit.

L'Ukraine soviétique vue de l'intérieur

« Le monde que crée Reva passe sans à coup du surréel à l’absurde et au réalisme grinçant. », décrit la revue américaine Kirkus Review. Tout l’humour noir que déploie l’auteur tend vers la satire d’un système et d’une époque. Il lui permet ainsi de dénoncer la suppression de la culture ukrainienne « que l’on remarque au nombre de personnages qui parlent russe ou portent des noms russes », souligne le professeur de littérature Allan Hepburn dans la Literary Review of Canada. Mais il lui offre aussi l’occasion de « pointer les paradoxes dans les comportements humains ».

À lire aussi dans Books : Le Habsbourg qui se rêva roi d’Ukraine, décembre 2013.

[post_title] => Maria Reva, sur les traces de son enfance ukrainienne [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => maria-reva-traces-enfance-ukrainienne [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2020-06-09 17:13:43 [post_modified_gmt] => 2020-06-09 17:13:43 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=84986 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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    [post_content] => Elle a couvert l’ascension de l’Everest par Edmund Hillary et Tenzing Norgay en 1953, puis le procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem en 1961. Mais peu après ce deuxième grand événement de sa carrière, la journaliste galloise Jan Morris a décidé de passer des quotidiens au livre. Sa très riche bibliographie, qui compte à ce jour une quarantaine de récits de voyage et d’ouvrages historiques, comporte un volume très personnel paru en 1974 : Conundrum. Morris y fait le récit de sa transition de genre. Née James en 1926, elle est devenue Jan en 1972.

Dans les années 2010, l’écrivaine a entrepris d’explorer une nouvelle forme littéraire, le journal intime. Thinking Again en est le deuxième volume. « Cette série d’annotations est à la fois une plongée dans l’esprit délicieux et érudit de Morris et une réflexion émouvante sur le vieillissement », écrit Francesca Steele dans The Spectator. À présent nonagénaire, Morris relate ainsi « avec une honnêteté désarmante» à quel point il est difficile de vivre avec une personne atteinte de démence comme l’est sa compagne Elizabeth.
    [post_title] => Le dernier voyage de Jan Morris
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Les ultras, les supporters italiens de foot les plus violents, quelle que soit l’équipe qu’ils encouragent, rédigent leurs banderoles avec la même police de caractères, Ultra Liberi. Elles sont repérables au premier coup d’œil quand les caméras de télévision s’attardent sur la curva, le fameux “virage” dans les tribunes derrière les buts. Cette typographie est aussi sortie des stades, adoptée par des groupes politiques d’extrême-droite qui se mélangent allégrement aux ultras. En 2019, le président de la Ligue du Nord et alors ministre de l’Intérieur Matteo Salvini refusait ainsi d’intervenir pour empêcher un groupe d’ultras de l’AC Milan de rendre en plein match un hommage à l’un de ses membres et néonazi notoire.

Néofascisme et football

Dans Ultra, le journaliste britannique Tobias Jones « montre que les ultras néofascistes, avec leur conception obsessionnelle du territoire, de l’identité vestimentaire et de l’ordre sont à l’avant-garde des discours racistes et de la violence qui s’expriment en Italie », note l’écrivain Mark Glanville dans The Spectator. Jones a déjà à son actif cinq livres sur l’Italie et tous en décrivent la face sombre. Cette fois, il retrace l’histoire des ultras depuis leur naissance dans les Années de plomb, sans omettre leur violence et les morts dont ils sont responsables, leurs liens avec la mafia et la politique, mais sans pour autant verser dans la caricature. « Jones a décidé de raconter une histoire nuancée et complexe », précise John Foot dans The Times Literary Suplement. Il évoque ainsi longuement les ultras de l’équipe de Cosence en Calabre, qui, résolument antifascistes, brandissent des bannières souhaitant la bienvenue aux réfugiés et s’impliquent dans des œuvres caritatives.

La visibilité des ultras

Avec ce contre-exemple, Jones montre qu’au fond « ce qui compte pour les ultras est de se démarquer, de se rendre visibles », souligne l’essayiste Tim Parks, un autre connaisseur des mœurs transalpines dans The Guardian. « Ils vont collecter des fonds pour une victime ou réclamer l’arrêt d’un match après un accident mortel, parce que cela embarrasse les autorités. Mais ils peuvent aussi se lancer dans des chants racistes, ou dérouler une bannière célébrant un membre du groupe emprisonné pour des violences racistes », rappelle-t-il.

[post_title] => Le caractère des ultras [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => caractere-ultras [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2020-05-22 18:44:15 [post_modified_gmt] => 2020-05-22 18:44:15 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=82925 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Avant même ses 25 ans, l’astronome Cecilia Payne avait fait une des plus grandes découvertes scientifiques de l’histoire. En 1925, elle a compris de quoi étaient faites les étoiles. Les travaux menés pour sa thèse sur le lien entre la classe spectrale des étoiles et leur température réelle lui ont permis de déduire que le soleil et ses semblables étaient composés d’hydrogène et d’hélium. Mais aucun scientifique, surtout pas ses supérieurs masculins, ne voulait en entendre parler. Pour voir sa thèse publiée, Payne a dû se résoudre à y mentionner que son hypothèse sur la composition des étoiles était « fausse ». Quelques années plus tard, l’astronome Henry Norris finit lui aussi par comprendre que les étoiles sont faites d’hydrogène et la découverte de leur composition lui a été attribuée.

Une femme parmi les astronomes

Mais peu à peu le rôle de Payne a été reconnu. « À l’époque où j’ai commencé à étudier l’astronomie, quarante ans après la découverte de Payne, les spécialistes, au moins, connaissaient l’importance de son travail », écrit l’écrivain et astrophysicien britannique John Gribbin dans la Literary Review. Le journaliste Donovan Moore, avec What Stars Are Made Of, sa biographie de Cecilia Payne, non seulement « rétablit les faits pour le grand public », ajoute Gribbin, mais remet « les réussites de l'astronome dans leur contexte ».

Cecilia Payne et la composition des étoiles

« Pour Moore, Payne est l’archétype du scientifique déterminé », ajoute Jennifer Carson dans Science. « Ne vous lancez pas dans une carrière scientifique pour la gloire ou l’argent, écrivait-elle dans ses Mémoires. Il y a des façons plus simples de les obtenir. Lancez-vous si rien d’autre ne peut vous satisfaire ; car vous ne recevrez probablement rien d’autre que cette satisfaction. ». La satisfaction de la connaissance s’accompagne pour Payne de quelques premières conquises de haute lutte. Elle est notamment le premier astronome à se voir accorder un doctorat à Harvard (via le Radcliffe College, l’institution pour femmes de Harvard), la première femme à devenir officiellement professeur à Harvard, et la première à diriger un département de l’université d’Harvard.

À lire aussi dans Books : Les pionnières des étoiles, mai-juin 2017.

[post_title] => Elle a tutoyé les étoiles [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => cecilia-payne-tutoye-etoiles [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2020-05-14 10:26:37 [post_modified_gmt] => 2020-05-14 10:26:37 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=82152 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Le Tetrabiblos, traité d’astrologie écrit par Ptolémée au IIe siècle avant notre ère, était encore la bible des astronomes quand un millénaire et demi plus tard Copernic est entré à l’université de Bologne. Les médecins d’alors s’y référaient aussi. L’étude des astres était requise pour établir diagnostics et prescriptions médicales. L’astrologie est restée une science à part entière jusqu’à son exclusion de l’Académie en France au XVIIe siècle et cent ans plus tard en Angleterre. Et à ce titre elle a eu une influence déterminante sur le développement des autres disciplines scientifiques, rappelle Alexander Boxer dans A Scheme of Heaven.

L'astrologie au prisme des données

Un livre qui « vous fera tomber amoureux de l’astrologie, tout en éliminant vos derniers minuscules doutes sur sa crédibilité », s’amuse le journaliste scientifique Simon Ings dans The Spectator. Alexander Boxer, expert de l’analyse des données, doté d’un doctorat en physique et d’un diplôme en histoire des sciences, prétend que « le tabou qui pèse sur cette pseudoscience par excellence rend son étude encore plus intéressante ». Lui décortique ces pratiques sans verser ni dans l’occultisme ni dans la condescendance.

Il se penche aussi bien sur le premier horoscope connu écrit à Babylone en 410 avant notre ère que sur le Serpentaire, treizième signe du zodiaque. Considérant les astrologues comme les premiers mathématiciens, il teste leurs formules, et donc leurs prédictions. Il modernise ainsi celle mise au point au XIIIe siècle par Guido Bonatti pour savoir quand vendre et quand acheter et l’applique au Dow Jones. Si « son résultat laisse à désirer », cette expérience « qui cherche à faire le parallèle entre des horoscopes tout ce qu’il y a de plus arbitraires et les modèles prédictifs des mouvements de capitaux » est « divertissante », assure le Financial Times.

Prédictions zodiacales et algorithmes

A scheme of Heaven aborde « un aspect très humain de l’astrologie, notre désir de comprendre notre destin, et son histoire, mais aussi la faillibilité des analyses de données, qui se montrent souvent bien plus subjectives qu’on aurait pu le croire », précise Fiona Lensvelt dans The Times. Boxer suggère ainsi qu’en déterminant nos achats, nos lectures, nos préférences politiques, les algorithmes personnalisés jouent aujourd’hui le même rôle que les horoscopes de jadis.

À lire aussi dans Books : Les bonnes raisons de croire aux idées fausses, décembre 2018/ janvier 2019.

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Le Mexicain Guillermo Arriaga se définit avant tout comme un romancier, même si c’est son travail de scénariste, notamment sa collaboration avec le réalisateur Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes, 21 grammes, Babel...), qui l’a fait connaître du grand public. Salvar el fuego, son cinquième roman récompensé du prix Alfaguara, offre une plongée dans la société mexicaine contemporaine au travers de la rencontre de deux personnages que tout oppose. D’un côté, il y a Marina. Issue d’une famille fortunée, cette chorégraphe reconnue mène une vie confortable avec son époux et ses trois enfants. De l’autre, José Cuauhtémoc. Membre influent du milieu du crime organisé, il est condamné à une peine de 50 ans de prison pour meurtres. Entre eux se noue une liaison amoureuse laissant entrevoir la possibilité d’une rédemption.

« La colère et la peur. Pour Guillermo Arriaga, la société mexicaine est écartelée entre ces deux sentiments : c’est un pays où cohabitent l’amour et la violence, l’art et les inégalités, les intellectuels et les assassins » observe la journaliste Virginia Bautista dans le quotidien mexicain Excelsior. Fervent admirateur de Faulkner, Arriaga tisse un récit polyphonique dans lequel chaque personnage s’exprime dans une langue qui lui est propre.Le romancier a puisé dans les souvenirs de son enfance passée à Iztapalapa, un quartier défavorisé à l’est de la capitale mexicaine, pour émailler son texte de mots d’argot et d’expressions populaires. « Arriaga envoûte le lecteur grâce à des dialogues qui ressemblent à ce que n’importe qui, vivant dans un quartier périphérique de Mexico ou dans une ville frontalière avec les États-Unis, peut entendre » apprécie le journaliste Gustavo Borges dans le quotidien mexicain en ligne Sin Embargo.

  À lire aussi dans Books : Le roman mexicain sous l’emprise des narcos, janvier/février 2010. [post_title] => Danse et crime, ou les deux visages du Mexique [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => danse-crime-deux-visage-mexique [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2020-04-28 08:22:53 [post_modified_gmt] => 2020-04-28 08:22:53 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=76045 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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« Une des caractéristiques de la poésie persane, ce qui la distingue de la plupart des vers écrits en Europe, est que pour l’essentiel, des poèmes les plus anciens aux plus récents, elle reste relativement accessible à un locuteur contemporain », écrit Dick Davis, dans sa préface à The Mirror of My Heart.

Ce spécialiste de la littérature persane et lui même poète a traduit en anglais les œuvres de plus de 80 poétesses du dernier millénaire. La plupart de ces femmes ont vécu dans les frontières de l’actuel Iran, mais beaucoup d’autres viennent de l’aire d’influence du persan, de l’Afghanistan à l’Inde.

Poétesses paillardes de l'Iran médiéval

Davis propose évidemment de relire les vers de Simin Behbahani. Décédée en 2014, cette Iranienne a été nominée deux fois pour le prix Nobel de littérature. Mais ce sont « les poétesses paillardes de l’Iran médiéval et de l’Empire moghol, autant que les auteures très politisées et informées de l’Iran du début du XIXe siècle (dont les vers pour la plupart étaient inconnus ou sont traduits pour la première fois) qui sont les plus intéressantes », estime l’écrivain Joobin Bekhrad dans le Times Literary Supplement. « Elles remettent en question l’image que nous pouvons avoir de la poésie persane écrite pas des femmes. »

Vers féministes

Ainsi si Davis ne manque pas de s’intéresser à Rabi Balkhi, qui serait la première femme à avoir écrit des vers en persan au Xe siècle, il met en avant d’autres auteures médiévales comme Mahsati Ganjavi, Jahan Malek Khatun, et Mehri. Leurs poèmes parlent de vin, d’amour et de la douceur de vivre dans la Perse des temps anciens. Le critique Michael Dirda dans The Washington Post a été marqué par des vers d’Alam Taj Farahani (1883-1947), considérée comme la première poétesse féministe d’Iran. Ses textes, composés en secret, ne furent découverts qu’après sa mort. « Dans l’un d’eux, souligne Dirda, elle exprime le dégoût qu’elle ressent quand les moustaches de son mari qu’elle déteste effleurent sa peau en utilisant cette image surréaliste, "comme des petits couteaux perçant la pupille d’un oeil". »

À lire aussi dans Books : Les Roméo et Juliette perses, mai 2011.

[post_title] => Mille ans de vers persans au féminin [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => mille-ans-vers-persans-feminin [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2020-04-28 08:17:52 [post_modified_gmt] => 2020-04-28 08:17:52 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=75502 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Le mot « solitude », selon le Dictionnaire historique de la langue française, vient du latin solitudo : lieu désert, vie isolée, état d'abandon-absence-manque. À en croire son étymologie, la solitude n’aurait donc rien de bien réjouissant. Et pourtant, ce terme n’a pas toujours été connoté négativement, nous apprend la Britannique Fay Bound Alberti dans A Biography of Loneliness. En tant qu’historienne culturelle, Bound Alberti « voit les émotions plutôt comme des constructions sociales que comme des manifestations biologiques. La solitude, soutient-elle, n’est pas tant un sentiment individuel que le produit d’une époque et d’un lieu spécifiques », note la philosophe Jane O'Grady dans la Literary Review. Et en l’occurrence, un produit relativement récent : la solitude, en tant qu’émotion négative, daterait de la toute fin du XVIIIe siècle, affirme Fay Bound Alberti.

Dieu et moi

Autrefois, la solitude était recherchée, on y voyait le moyen d’approfondir sa connaissance de soi et de cultiver son jardin intérieur, rappelle l’auteure. Ajoutons que jusqu’au siècle des Lumières, avant le déclin de la croyance religieuse, la solitude absolue n’existait pour ainsi dire pas : chacun pouvait, en permanence, jouir de la compagnie de Dieu. Ce n’est qu’après la révolution industrielle et l’avènement de l’individu moderne que la solitude, désormais associée à un sentiment d’abandon, prit une connotation négative.

Une solitude politique

Mais la solitude, vécue comme une souffrance dont de plus en plus de nos contemporains se plaignent, est largement le résultat de décisions politiques, estime l’historienne. Et elle ne fait pas référence aux mesures de confinement imposées actuellement dans presque tous les pays du globe, mais bien aux effets pervers de l’idéologie capitaliste : « Bound Alberti a raison de politiser la solitude, contrairement aux neuroscientifiques qui se tirent la bourre pour développer une pilule supposée la guérir. On ne peut pas séparer le sentiment d’être déconnecté et inutile de l’histoire de l’individualisme possessif […]. Si, comme elle le souligne, “il y a très peu d’endroits où l’on peut se rencontrer, au XXIe siècle, sans avoir à payer pour jouir d’un tel privilège”, c’est en grande partie parce que ces lieux n’ont que peu d’intérêt au regard du sacro-saint néolibéralisme », analyse l’intellectuel britannique Terry Eagleton dans le quotidien The Guardian.

À lire aussi dans Books : L’irrésistible montée du « solo », octobre 2012.

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