Au centre du débat : le big data

Nous n’avons pas idée de l’extraordinaire puissance du système de collecte et d’analyse des données personnelles et des outils de surveillance et de manipulation qu’il fournit. Même quand ces informations sont fausses…


© Kim Kulish / Rea

Pour le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, la vie privée n’est plus une norme sociale. Mais à quel moment cesse-t-elle aussi d’être une norme politique ?

Selon un article récent du Washington Post, Facebook collecte 98 sortes de données sur chacun de ses plus de 2 milliards d’utilisateurs. Parmi ces données figurent l’appar­tenance ethnique, le revenu, la ­valeur du patrimoine, la valeur de la rési­dence principale, si vous êtes maman, si vous avez des enfants d’âge scolaire, si vous êtes marié, le nombre d’emprunts que vous avez contractés, si vous faites le ramadan, la date à laquelle vous avez acheté votre voiture, et ainsi de suite. Comment et où Facebook se procure-t-il tous ces renseignements sur notre vie privée et notre identité ? Tout d’abord à partir des informations que nous avons nous-mêmes fournies, comme notre ­situation de famille, notre âge et l’université que nous avons fréquentée. Ils viennent aussi des photos de vacances, d’enfants et de cérémonies de remise de diplôme publiées sur le réseau social. Des photos que nous n’avons pas forcément publiées nous-mêmes. L’outil de reconnaissance faciale de Facebook peut nous repérer dans une foule. Facebook suit aussi notre activité sur Internet, même si nous avons ...
LE LIVRE
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Weapons of Math Destruction: How Big Data Increases Inequality and Threatens Democracy de Cathy O’Neil, Crown, 2016

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