Chômage: pourquoi l’Allemagne fait mieux que nous

Les nouveaux chiffres du chômage français ont encore une fois apporté une mauvaise nouvelle en mars. Le seuil historique des 3,5 millions de personnes sans aucune activité a été franchi. En Allemagne, c’est l’inverse. Le chômage poursuit sa baisse (6,4% en mars, contre 10,2% dans l’Hexagone). La différence entre les deux pays ? La chance, selon le journaliste allemand Olaf Gersemann, auteur de « La Bulle allemande ». Il concède que les réformes Schröder n’y sont pas pour rien. « Mais attribuer uniquement à cela la bonne santé de l’économie allemande depuis 2005, c’est-à-dire notre capacité à être un peuple vertueux qui consent à faire beaucoup d’efforts, c’est se leurrer. Nous oublions à quel point nous avons eu beaucoup de chance », explique-t-il dans Books. Une chance qui réside dans la sous-évaluation de l’euro. Celle-ci s’est faite au détriment des pays méditerranéens, coincés entre des coûts de production en hausse et une monnaie unique impossible à dévaluer. L’Allemagne a pu en profiter et à double titre. Elle a répondu à l’augmentation de la demande dans ces pays et a gagné du terrain sur le marché mondial face à des voisins en mal de compétitivité.

En savoir plus : « Nos grandes entreprises sont en train de quitter le pays », Books, décembre 2014.