Citizen Trump

Démagogue provocateur, Donald Trump a surpris tout le monde en se hissant au sommet des sondages pour l’investiture républicaine. Le succès du milliardaire ne fait pourtant que refléter l’évolution d’un électorat blanc conservateur mal dans son siècle, pétri de ressentiment. À l’époque de la politique-spectacle, ce bateleur de génie est même capable de faire passer des opinions parfois hétérodoxes. Mais comment arrêter le seul candidat qui n’ait pas besoin de soutien financier ?


©Richard Perry/The New York Times/Redux/REA

La popularité de Trump illustre la montée en puissance, dans la vie politique américaine, d'une rhétorique toujours plus belliqueuse et outrée.

Pas une semaine ne passe sans que la « conjoncture Donald Trump », comme l’appellent parfois des républicains angoissés et des journalistes perplexes, ne génère un peu plus d’angoisse et de perplexité. Lors du premier débat télévisé de la campagne, retransmis le 6 août dernier par Fox News, sa performance n’a pas été jugée particulièrement exceptionnelle (1). Alors quand le lendemain, sur CNN, il a fait référence au cycle menstruel de Megyn Kelly (l’animatrice du débat), tout le monde s’est imaginé que ce dérapage allait l’achever : c’était la quatrième dose de poison qu’il s’inoculait ainsi. (2) Mais, comme Raspoutine, Trump a survécu à chacune d’elles. (3) Et il a conservé sa confortable avance sur ses rivaux. Après quoi le milliardaire a tenu, le 11 août, sa première vraie conférence de presse de campagne, dans une petite ville du Michigan. Il y a fait, comme toujours, la part belle à l’autoglorification. Mais il a aussi apporté la démonstration qu’il était capable de débattre des grands enjeux et des questions de politique générale à peu prè...
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Il est temps de se fâcher de Donald Trump, Regnery Publishing, 2011

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