Comment peut-on être africain en Chine ?

Comme Joseph Nwaosu, des dizaines de milliers de commerçants africains considèrent la Chine comme un eldorado. Là, dans ce gigantesque atelier du monde, bien des opportunités sont à saisir. Malgré le racisme persistant, le harcèlement policier et les arnaques en tout genre, ils ne veulent pour rien au monde en partir.

Joseph Nwaosu, un exportateur nigérian, ne s’est pas encore acclimaté à l’humidité hivernale de Canton. Sur une chemise boutonnée jusqu’au col, il enfile d’ordinaire un épais pull-over marron à col roulé, et une parka beige fatiguée ; si nécessaire, il porte un bonnet de laine. Ces couches de vêtements l’aident à supporter son trajet quotidien. Depuis son appartement, où il dort sur un matelas à même le sol, pour un loyer de 40 dollars par mois, il lui faut une heure de bus et une demi-heure de marche pour atteindre son bureau, en face du Centre de vente et d’exportation de vêtements de Canaan, un bâtiment à demi éclairé aux murs rose pâle. La quasi-totalité des clients sont des commerçants originaires du Nigeria, du Mali, du Ghana et d’autres pays africains. Ils sont si nombreux à venir en Chine qu’en novembre 2008 Kenya Airways a inauguré une liaison entre Canton et Nairobi, première ligne sans escale entre la Chine continentale et l’Afrique. Depuis l’ouverture du Canaan Center, en 2003, des marchés similaires ont surgi alentour, où se pressent acheteurs africains et vendeurs chinois. Les chauffeurs de taxi appellent ...
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Le discours sur les races dans la Chine contemporaine de Comment peut-on être africain en Chine ?, C. Hurst & Co

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