Conflits de haut intérêt
Publié le 31 mai 2017. Par Olivier Postel-Vinay.
Alma mater du management américain, la Harvard Business School est la cible d’un méchant pamphlet rédigé par un ancien de Wharton, sa rivale. Dans « Le passeport doré », Duff McDonald juge les anciens élèves de la HBS responsables de toutes les crises financières récentes. « Schumpeter », une rubrique phare de The Economist, juge plus pertinentes deux des critiques formulées par Duff McDonald. D’abord le prix demandé aux étudiants triés sur le volet admis à faire un MBA dans la prestigieuse institution a augmenté de plus de 30% en cinq ans, pour atteindre 71 635 dollars par an. C’est un facteur d’inégalité, favorisant le népotisme. Ensuite et surtout, les enseignants baignent dans les conflits d’intérêt. Les entreprises ont un droit de veto sur les études de cas qui font la réputation de l’école. Les professeurs reçoivent de somptueux émoluments des firmes sur lesquelles ils font cours. Des études de cas sont réalisées sur certains des plus grands bienfaiteurs de l’école… Pour finir, Schumpeter conseille de couper le cordon ombilical entre la HBS et l’université de Harvard.