Dans le ventre du cachalot

Sans Obla Paliza, nous ne saurions rien, ou presque, de la vie du cachalot. Au temps où la pêche à la baleine était autorisée, elle passait sa vie sur les navires, plongeant dans les estomacs du mastodonte et dans l’utérus des femelles pour en percer les secrets.


©Ullstein Bils/Getty

Un cachalot peut mesurer jusqu’à 20 mètres, autant qu’un terrain de volley-ball, et peser l’équivalent de quatre autocars. Son mets préféré, le calamar géant, mesure près de 10 mètres.

Pour calculer l’âge d’un cachalot, il faut casser en deux l’une de ses dents. Au temps où la chasse à la baleine était encore légale (1), Obla Paliza avait pour mission, sur le port de Pisco, au sud de Lima, d’arracher l’une des 46 dents de la bête. La biologiste fut, dans les années 1950, la seule femme à intégrer le premier laboratoire océanographique d’Amérique du Sud. Du haut de son petit mètre soixante, âgée alors d’à peine 25 ans et vêtue comme n’importe quel marin de la flotte – salopette en jean et bottes en caoutchouc –, la scientifique maniait agilement lance, faucille et machette. Comme les hommes de l’équipage, elle mangeait des brochettes de cœur de baleine au dîner. Mais, pendant que les marins se jetaient sur le cachalot pour le dépecer, prélever la précieuse couche de graisse de 15 centimètres, découper la viande, récupérer les os qu’ils transformeraient en farine, Obla Paliza, elle, plongeait ses bras à l’intérieur des quatre estomacs du cétacé. Elle avait vingt minutes pour autopsier le plus grand prédateur de la planè...
LE LIVRE
LE LIVRE

Les grands cachalots du Pacifique Sud-Est, VIIe partie : reproduction et croissance chez la femelle de Robert Clarke et Obla Paliza, Étude publiée par le Latin American Journal of Aquatic Mammals, volume 9, 2009

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