Dans l’ordinaire du poète

Sa vie durant, le poète Tomas Tranströmer a tout conservé : notes, lettres, photos, journaux intimes, manuscrits. C’est une sélection annotée, et magnifiquement mise en scène, de ces archives (pour certaines reproduites en fac-similé) qui forme aujourd’hui le cœur d’« À la périphérie du travail ». Paru en suédois moins d’un an après la mort de l’auteur, ce beau livre est comme une fenêtre ­ouverte sur le métier d’écrivain. Il confirme « à quel point ce que Tranströmer écrivait était lié à des événements ordinaires et à des souvenirs, peut-on lire dans l’Expressen : une conversation au téléphone avec sa femme, une visite dans une cathédrale avec des touristes, un accident de voiture ». Décrivant son œuvre comme une « métaphysique encapsulée dans le factuel », le quotidien de Stockholm voit dans la vie de Tranströmer l’expression de l’idéal de l’État-providence, l’artiste ayant continué de travailler comme psychologue dans un centre de réinsertion en même temps qu’il bâtissait une œuvre majeure, couronnée par le Nobel en 2011.
LE LIVRE
LE LIVRE

À la périphérie du travail de Tomas Tranströmer, Albert Bonniers Förlag, 2015

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