Démocratie à vendre

Par la grâce d’une série d’arrêts de la Cour suprême, acquise au camp conservateur, toutes les limites imposées aux dons politiques ont été levées. À droite comme à gauche, les milliardaires mènent désormais le jeu politique américain. À la clé, une démocratie atrophiée, au service des intérêts des super-riches.

Chaque nouvelle campagne électorale apporte son lot d’innovations dans les méthodes utilisées par les super-riches pour donner – et par les candidats pour recevoir et dépenser – des sommes de plus en plus conséquentes. Et à chaque fois qu’elle prend une décision relative au financement électoral, l’actuelle majorité conservatrice de la Cour suprême, son président John Roberts en tête, abolit de nouvelles restrictions à l’afflux d’argent dans le jeu politique. Nous en sommes arrivés au point où, concrètement, il n’existe plus aucune limite à la quantité d’argent qu’un particulier, une entreprise ou un syndicat peuvent verser à un candidat à une fonction fédérale (bien que les syndicats ne fassent guère le poids). Aujourd’hui, un prétendant à la présidence doit s’assurer de deux ou trois choses avant de tenter l’aventure : le soutien d’au moins un milliardaire disposé à dépenser sans limite pour sa campagne ; et la création d’un « Super PAC » – un super political action committee prétendument indépendant, qui reçoit des dons importants devant être déclarés. Il dispose d’un atout supplémentaire s’...
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Citizens United de Cour suprême des États-Unis, 2010

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