Dessins de captivité

Interné au camp d’Holzen, le Français Camille Delétang a dessiné clandestinement des dizaines de portraits de détenus. On les croyait à jamais disparus. Ils ont resurgi, ainsi que le journal d’un de ses camarades, le Dr Armand Roux.

Gare de Celle (Basse-Saxe), le 8 avril 1945. Jusqu’alors, ils avaient réussi à transporter les cartons à dessin avec eux. Mais voilà que, quelques jours à peine avant leur libération, les deux Français Camille Delétang et Armand Roux perdent ce qui était si important pour eux : des notes manuscrites et à peu près 150 portraits, exécutés dans le plus grand secret, de détenus du « Kommando Hecht », un camp satellite de celui de Buchenwald, situé à Holzen, en Basse-Saxe. Ce jour-là, des avions américains attaquent la gare de Celle. Les pilotes ignorent que, dans les wagons de marchandises qu’ils bombardent, se trouvent trois mille détenus qui devaient être déplacés dans le camp voisin de Bergen-Belsen. Plusieurs centaines d’entre eux succombent à l’attaque et cent soixante-dix autres seront tués par les SS, la Wehrmacht, la police et les bons citoyens de Celle lors de la chasse aux fuyards qui suivra. Camille Delétang et Armand Roux, lequel avait servi de médecin aux détenus d’Holzen, survécurent au massacre (et à la guerre), mais, dans la confusion, le paquet contenant leurs documents leur fut arraché. Depuis, on pensait les dessins définitivement perdus. À ...
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Une redécouverte de Dessins de captivité, Wallstein

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