La fuite des cerveaux féminins

Business woman et mère de quatre enfants, Sylvia Hewlett a réussi à concilier maternité et carrière. Non sans mal. De son expérience complexe, elle a tiré le désir de lutter contre l’inhospitalité des entreprises à l’égard des mères, qui prive les unes de perspective professionnelle, les autres de talents précieux. Appuyé par l’évolution démographique, le message commence à porter.

Sylvia Hewlett a quitté une première fois l’autoroute professionnelle – en prenant, comme elle dit, « la bretelle de sortie » – dans les années 1980, à 30 ans juste passés. Professeur assistante en économie au Barnard College, à New York, avec de bonnes chances d’être titularisée, elle a alors perdu des jumeaux au septième mois de grossesse. Dans la foulée, elle a aussi perdu son poste, pour « avoir laissé la maternité la détourner de ses objectifs ». « Le comble de l’ironie, écrit Sylvia Hewlett dans son nouveau livre, c’est que le Barnard College (1) n’avait pas à l’époque de politique familiale. Ce haut lieu du féminisme n’en voyait tout simplement pas l’intérêt. » Depuis cette première sortie de route, particulièrement brutale, elle a consacré sa vie à rendre le monde du travail plus accueillant aux femmes. La dernière fois que Sylvia Hewlett a fait la promotion d’un livre, c’était en 2002, pour Baby Hunger (2), qui avait fait les gros titres. Elle y révélait que près de la moitié des Américaines de la cinquantaine qui avaient fait carrière étaient sans enfant, en géné...
LE LIVRE
LE LIVRE

Bretelles d’accès, bretelles de sortie. Maintenir les femmes talentueuses sur la route du succès de La fuite des cerveaux féminins, Harvard Business School Press

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