Éloge de la Terreur

Contrairement à ce que veulent nous faire croire des historiens policés par le libéralisme social-démocrate, qui dénigrent la Terreur, celle-ci fut « une transaction sacrée où la fondation des valeurs exige la mort des hommes ».

Les mots « terrorisme » et « terroristes » ont été créés au lendemain de la Révolution française pour décrire les « individus sanguinaires » qui instaurèrent et firent fonctionner les mécanismes d’une répression terrible – le Tribunal révolutionnaire, sa « loi des suspects » et la guillotine – conçus pour supprimer la tyrannie et garantir la liberté au nom du peuple souverain. « La liberté ou la mort », proclamaient fièrement les Jacobins, avant que leur club ne soit fermé. « Vouliez-vous une révolution sans révolution ? », faisait judicieusement remarquer Robespierre. Dans son essai provocateur, Sophie Wahnich a du nouveau à nous apprendre sur la différence entre les terroristes d’aujourd’hui et leurs prédécesseurs nominaux du XVIIIe siècle. Elle propose aussi une audacieuse reconstitution des émotions qui menèrent à la Terreur, en rappelant à ses lecteurs que cette époque particulière reste un laboratoire politique où il est possible de poser des questions extrêmes sur les causes et les conséquences de la violence. Son hypothèse de départ est que le dégoût face au sang versé et aux vies sacrifiées est une réaction édifiante mais simpliste et apolitique face aux ...
LE LIVRE
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La Liberté ou la mort de Éloge de la Terreur, La Fabrique

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