Face à la page blanche

On plaint volontiers les lecteurs emportés par le déferlement des livres – un déferlement dont sont en partie responsables les stakhanovistes de la plume comme Jacob Neusner, recordman probable avec 950 livres publiés à ce jour. Ou encore Isaac Asimov (506 ouvrages au compteur), Dumas (277) et Balzac (143) – sans compter Kim Il-sung et ses quelque 4 000 œuvres présumées. Mais comment ces forcenés font-ils donc pour tenir le rythme ? Chaque auteur a d’abord sa recette, même si le survol des habitudes des uns et des autres permet de détecter une pratique sinon commune, du moins majoritaire : maximum trois à quatre heures d’écriture productive par jour, de préférence le matin, en s’arrêtant en plein élan pour repartir d’un bon pied. À quoi s’ajoutent les petites techniques individuelles : Victor Hugo enferme ses vêtements dans une armoire dont il jette la clé ; Churchill ou Érasme écrivent debout ; Thomas Wolfe aussi, en se tenant les testicules… Mais tout ça ne suffit pas toujours, et bien des écrivains doivent recourir, comme le dit W. H. Auden, « aux équipements qui économisent le travail dans la cuisine mentale : amphétamines, alcool, café, tabac » (Auden précise que « ces é...

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