Publié dans le magazine Books n° 19, février 2011. Par Maria Leonor Nunes.
Figure tutélaire de la poésie brésilienne contemporaine, Ferreira Gullar publie, après dix ans de silence, un nouveau recueil. L’occasion pour lui de raconter la gestation de ses poèmes, au gré de l’étonnement fugitif qui saisit l’écrivain au contact des réalités les plus banales.
Ferreira Gullar est le nom de plume de José Ribamar Ferreira. À 80 ans, le poète, dramaturge, essayiste, traducteur et critique d’art brésilien vient de se voir décerner le prix Camoens 2010, la plus prestigieuse distinction littéraire du monde lusophone. Sa chronique hebdomadaire dans le quotidien Folha de São Paulo, très critique à l’égard de Lula et de la nouvelle présidente Dilma Rousseff, lui a valu d’être classé par le magazine Época parmi les cent personnalités les plus influentes du pays.
Plus de dix ans se sont écoulés depuis la parution de votre dernier livre, Muitas vozes (« Beaucoup de voix »). Pourquoi vous a-t-il fallu si longtemps pour écrire votre nouveau recueil, « Quelque part nulle part » ?
J’écris très peu de poésie. Après avoir publié un livre, je peux passer plusieurs mois sans rien écrire, rédiger ensuite un ou deux poèmes et passer encore une année sans en composer d’autres. C’est pourquoi je ...