La conscience (presque) expliquée
Publié dans le magazine Books n° 52, mars 2014.
Le neurobiologiste français Stanislas Dehaene présente dans son dernier livre l’interprétation « la plus sophistiquée » qui soit aujourd’hui disponible des bases neuronales de la conscience, écrit avec admiration son collègue américain Chris Frith dans Nature. Sa théorie de l’« espace de travail global » fournit « la meilleure tentative réalisée jusqu’ici de répondre aux deux questions » formulées naguère (en 1874) par Thomas Huxley : « Comment caractériser les processus nerveux qui sous-tendent la conscience, et à quoi sert la conscience ? » Pour donner un exemple, Dehaene montre que la reconnaissance des mots, par une région spécifique du cerveau, ne suffit pas pour générer la conscience de cette reconnaissance. L’expérience consciente dépend d’interactions entre les régions sensorielles et les aires pariétales et frontales. Frith n’est « pas totalement convaincu &...