Les Thibault ressuscitent

Ce grand roman de la singularité individuelle valut à son auteur le prix Nobel en 1937. On le croyait bien oublié ; le voilà traduit en version intégrale en néerlandais. Un come-back ?

Jacques Thibault, 14 ans, a fugué avec son meilleur copain, Daniel de Fontanin. La petite sœur de ce dernier, Jenny, est prise de fortes fièvres et les médecins, dont fait partie Antoine, le frère aîné de Jacques, diagnostiquent une méningite qui condamne la jeune fille. C’est alors qu’intervient le guérisseur James Gregory, un ami de la famille. Après un absurde rite incantatoire, l’inconcevable se produit : Jenny se rendort paisiblement, sauvée. La scène est saisissante. Roger Martin du Gard se dispense de tout commentaire et rien ne prouve qu’il use d’ironie. L’adolescente était-elle bien moins souffrante que ne le pensaient les médecins ? C’est possible, car, avant l’attaque de fièvre, elle semblait surtout perturbée par la fugue de son frère. Il n’est pas non plus à exclure que les incantations de Gregory aient atteint leur but, Jenny ayant manifestement réagi à ces paroles. « Bonne est la vie ! Bonne est toute substance ! Bonne est l’intelligence, et bonne est l’amour ! Toute santé est en Christ, et Christ est en nous ! » Il y a quelque chose de très agréablement moderne ...
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