Haïssable musique

Le sévère réquisitoire de Pascal Quignard nous vaccine contre le mythe de l’innocence de la musique.


©David Gaudichaud/Epicureans

Pascal Quignard se désole du caractère toujours plus envahissant de la musique amplifiée.

Nous ne pouvons plus échapper, dans notre quotidien, à la musique, ou à son ersatz. « Ce qui était une rareté est devenu bien plus qu’une fréquence, écrit Pascal Quignard vers 1995. Ce qui était le plus extraordinaire est devenu un siège qui assaille sans finir la ville comme la campagne. Les hommes sont devenus les assaillis de la musique, les assiégés de la musique ». Violoncelliste, organisateur de concerts, l’auteur de Tous les matins du monde en vient à écrire : « Je fuis la musique infuyable. » Désormais disponible en anglais, son livre sur la « haine de la musique » (titre qui reprend simplement celui d’un des dix petits « traités » qu’il contient) « circule dans un espace particulièrement français, entre la philosophie et la fiction, ponctué de mystérieuses envolées lyriques, donnant vie à des scènes tirées de l’histoire et de la mythologie, écrit Adam Gopnik dans le New Yorker. C’est un cri du cœur ». L’ouvrage est paru cinq ans avant le lancement de iTunes, remarque pour sa part le critique et historien d’art Hal Foster dans Bookforum. Il résume ainsi le propos ...
LE LIVRE
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La Haine de la musique de Pascal Quignard

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