Houellebecq est-il romancier ?

L’écrivain est pris très au sérieux dans le monde anglo-saxon, moins comme romancier que comme maître à penser le monde actuel.

Outre-Manche comme outre-Atlantique, Michel Houellebecq a toujours déconcerté. Et la récente traduction en anglais de La Carte et le Territoire n’a pas vraiment arrangé les choses. « Est-ce un poète, un romancier, un prophète – ou bien est-ce qu’il s’en fout éperdument ? », s’interroge John Montague dans le Times Literary Supplement. À ses yeux, Houellebecq est avant tout un poète – un grand peintre de la vie urbaine, un poète conventionnel, très prolifique et dans le droit fil de Baudelaire, pas moins. John Montague note avec révérence que certains de ses textes ont été mis en musique, et que la « First Lady » française, Carla Bruni-Sarkozy, a même enregistré une chanson d’après l’un d’eux. Hélas ! cela ne suffit pas : « Houellebecq n’a toujours pas été reconnu comme l’un des leurs par les mandarins de la poésie française contemporaine », déplore-t-il. Romancier, alors ? Peut-être, mais pas bien fameux, si l’on en juge par les commentaires étrangers. James Wood, dans le New Yorker, ne voit en lui qu’un « propagandiste qui écrit des romans », incapable de cré...
LE LIVRE
LE LIVRE

La Carte et le territoire de Houellebecq est-il romancier ?, Flammarion

SUR LE MÊME THÈME

Francophilies Gauguin, sale colonialiste ?
Francophilies Quand les États-Unis célèbrent le « Mozart de la comédie »
Francophilies Reines des âges obscurs

Aussi dans
ce numéro de Books