Iran : un test positif

Clay Shirky reconnaît avoir péché par optimisme. Mais il estime qu’Internet est capable, comme le montre l’expérience iranienne, d’inoculer à un régime autoritaire une « maladie technologique auto-immune ».

Dans sa récente critique de mon point de vue, Evgueni Morozov va jusqu’à dire que je suis « le principal responsable de la confusion intellectuelle ambiante sur le rôle politique d’Internet ».

Permettez, d’abord, un acte de foi élémentaire : la vie civique n’étant pas créée par la seule action des individus, mais par celle de groupes, la multiplication des téléphones mobiles et des connexions Internet va la remodeler, en changeant la façon dont les membres de la société interagissent.

Certes, l’argument ne dit rien ou pas grand-chose du rythme, du mode ou de la forme finale que prendra cette transformation. Il existe un grand nombre de scénarios possibles, plus ou moins optimistes. Cependant, l’analyse de Morozov est une réaction à un courant spécifique de l’utopisme d’Internet. Selon ce modèle, l’effet des médias sociaux sur la vie des citoyens des régimes autoritaires sera rapide, irrépressible et positif – une sorte de 1989 numérique. Il nous conduit à anticiper l’importance des médias sociaux dans la démocratisation rapide de toute société.
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À chacun de jouer. Le pouvoir d’organiser sans organisations de Iran : un test positif, Penguin Press

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