Italie – Recherche classe dirigeante désespérément
Publié dans le magazine Books n° 30, mars 2012.
Deux essayistes italiens regrettent la disparition de la bourgeoisie issue du Risorgimento et dénoncent l’hypertrophie d’une classe moyenne égoïste, qui a fait exploser la dette publique et nourri le berlusconisme.
Depuis 1964, Giuseppe De Rita, président de l’institut de recherche socio-économique Censis, scrute les transformations de la société italienne. Il y a quinze ans, il publiait déjà avec le journaliste Antonio Galdo Intervista sulla borghesia in Italia (« Entretien sur la bourgeoisie en Italie »), « où il analysait un double phénomène, qui s’était accusé avec le miracle économique : l’explosion de la classe moyenne et l’extinction de la bourgeoisie », rappelle Giuseppe Sarcina dans Il Corriere della Sera. En Italie, explique-t-il, la notion de bourgeoisie renvoie à une certaine période de l’histoire ; elle est synonyme de « classe dirigeante, élite intellectuelle, éclairée et surtout éclairante ». Le concept fait ainsi référence à « la minorité apparue à l’époque du Risorgimento, dans la seconde moitié du XIXe siècle, pour diriger le pays : des hommes de bien, qui savaient prendre des décisions dépassant leur seul inté...