Juste la fin du monde

Peut-on encore aimer dans un monde condamné ? Une jeune prodige autrichienne tente de mêler l’utopie à la dystopie.

 


© Jasmin Schuller

« En lisant le roman de Valerie Fritsch, on se demande si l’auteure ne serait pas née en 1889 plutôt qu’en 1989. »

Anton Winter vit une enfance champêtre et heureuse au sein d’une communauté isolée, dans le « jardin » qui donne son titre au roman. Il aime les herbes hautes, les fruits. Il est fasciné par les bocaux que sa grand-mère ­entrepose dans le garde-manger : ils contiennent des confitures, mais aussi les fœtus d’enfants mort-nés. Première discordance dans ce cadre idyllique qui peu à peu soulève bien des questions. Et d’abord celle-ci : quel est donc le statut de cette petite colonie ? Certaines réponses arrivent dès le deuxième chapitre, quand l’utopie s’est muée en dystopie. Anton a 42 ans désormais. Il vit au 21e étage d’un immeuble de verre qui surplombe une ville à l’abandon. Des hordes de chiens et des animaux de zoo laissés en liberté errent dans les rues. Les habitants se suicident. Ils sont convaincus que la fin du monde est proche – pour des raisons qui restent obscures. Dans son appartement qu’il n’atteint que grâce à une échelle (les ascenseurs ne fonctionnent plus), ­Anton élève des oiseaux exotiques menacés d’extinction. Bientôt il tombe amoureux de la rousse Frederike. ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Le Jardin de Winter de Valerie Fritsch, Phébus, 2017

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