La Corée du Nord grignotée par des biscuits
Publié le 1 avril 2015. Par la rédaction de Books.
Le Notel, un petit lecteur portable de vidéos, présent dans la moitié des foyers nord-coréens, leur permet de regarder en cachette des films étrangers interdits par le régime. Ce n’est pas la première fois que le monde extérieur s’insinue dans le pays le plus fermé de la planète. En 2004, l’incursion prenait la forme d’un biscuit fourré de marshmallow et enrobé de chocolat : le Choco Pie. Des industriels sud-coréens s’étaient prêtés à une expérience de coopération sans précèdent avec le Nord, en y implantant des usines dans la zone économique spéciale de Kaesong. Pour récompenser les ouvrières du Nord, les managers du Sud prirent l’habitude de leur distribuer des Choco Pies. Mais au lieu de s’en délecter, les travailleuses les revendaient au prix fort au marché noir, jusqu’à dix dollars l’unité. « Selon certaines estimations, 150 000 Choco Pies étaient distribués à Kaesong chaque jour », peut-on lire dans Books. Pour Victor Cha, principal conseiller de l’administration Bush sur la Corée du Nord, « les Choco Pies racontent, d’une manière plus générale, comment la plus petite ouverture peut encourager l’esprit d’entreprise… À cause de Kaesong, des dizaines de milliers de Nord-Coréennes savent ce que c’est que de travailler dans des usines sud-coréennes modernes et de prendre trois repas par jour dans une cafétéria propre. Ces femmes ne se révolteront pas contre le régime, mais elles raconteront leur expérience à d’autres… » La « Sunshine policy », dans le cadre de laquelle s’inscrivait l’épisode des gâteaux, a été abandonnée par la Corée du Sud en 2010.