La dernière vraie rue de Paris

Petit village miraculeusement préservé, la rue des Martyrs et ses habitants séduisent une Américaine.

Grâce à la France, le genre littéraire anglo-saxon du récit de voyage a engendré un fructueux sous-genre : la description, par des résidents de fraîche date, des incongruités de la vie quotidienne dans l’Hexagone. Elaine Sciolino s’essaie à l’exercice. Cette ancienne correspondante à Paris du New York Times, qui a déjà remporté un certain succès avec La Séduction (des Français et des Françaises), prend cette fois pour terrain d’étude la rue des Martyrs, dans le 9e arrondissement – « la seule rue de Paris », plaide-t-elle. Pourquoi celle-là, parmi les 6 200 que compte la capitale ? De l’aveu même de l’auteure, la rue des Martyrs n’est ni la plus spectaculaire, ni la plus belle, ni la plus longue de Paris. Mais c’en est « la dernière vraie rue ». Miraculeusement préservée des « transpercements » du baron Haussmann, la rue des Martyrs est en effet restée dans son jus, « petit village qui résiste encore à la globalisation qui aplanit Paris aussi sûrement qu’un bulldozer dont les freins auraient lâché ». Ce qui veut dire, en ...
LE LIVRE
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La seule rue de Paris – La vie rue des Martyrs de Elaine Sciolino, Norton, 2016

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