La dignité de l’animal est une fiction

Dépourvus de conscience de soi, les animaux ne peuvent ni se mettre en grève ni se révolter. Seul l’altruisme, propre aux humains, est susceptible de fonder une éthique animale.

Pour Descartes, l’animal n’était pas un sujet philosophique sérieux. « Je le concède, l’animal est dans la nature comme chez lui. Il n’en demeure pas moins une carcasse vide » : c’est par ces mots, si l’on en croit le poète Durs Grünbein (1), que le père du rationalisme aurait expédié la question [lire « Descartes et les autres »]. Le savant qui observe aujourd’hui la scène du haut de sa connaissance du présent hausse les sourcils. L’éthique animale a ses hauts et ses bas depuis des années. Les Suisses ont été jusqu’à inscrire la reconnaissance de la « dignité des animaux » dans leur Constitution (2). La notion de dignité a la cote : que faut-il en penser ?

Rien, selon le philosophe du droit Norbert Hoerster. Les formules pleines de bons sentiments désignant l’animal comme une « créature de Dieu », parlant de « respect devant la vie » ou de « dignité de l’animal » fondent comme neige au soleil si on les examine de plus près, nous dit Hoerster. Comme il le démontre, elles sont pié...

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Peut-on parler d’une dignité de l’animal ? de La dignité de l’animal est une fiction, C.H. Beck

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