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La guerre secrète des Belges


Des premiers efforts pour convaincre Léopold III de reprendre contact avec le gouvernement en exil à la préparation du débarquement allié, les Belges occupés ont livré une guerre secrète. Pendant tout le second conflit mondial, près de 20 000 citoyens ont participé aux services de renseignement, selon le décompte de l’historien Emmanuel Debruyne. Dans La guerre secrète des espions belges : 1940-1944, il explique que 14-18 a préparé les esprits. Il a valorisé l’espionnage lorsqu’il sert l’intérêt patriotique. « L’immense majorité de la population n’y participe pas, souligne Debruyne, mais reconnaît dans l’espion allié une sorte d’ « ami intérieur » qui s’active dans l’ombre à précipiter la défaite allemande. »

Dans les réseaux de renseignement, qui comptent plus de 10 000 personnes à leur plus fort en 1943, on trouve des urbains comme des ruraux, des hommes, des femmes, des francophones et quelques néerlandophones. En quatre ans, ils ont fait passer plus de 150 000 pages d’informations à leur gouvernement en exil et aux renseignements britanniques. Leur travail a eu un impact réel sur l’élaboration des opérations aériennes alliées au-dessus de l’Europe occupée. Ils seront aussi les premiers à dévoiler l’existence de la fusée V1. Malgré les erreurs et les problèmes relationnels avec Londres, leur travail sera une contribution substantielle à l’effort de guerre des Alliés, souligne Debruyne. Il sera aussi essentiel pour la reconstruction. Toutes les informations politiques, économiques ou sur l’état de l’opinion ont permis au gouvernement de mettre en œuvre dès la Libération une politique de relative pacification sociale et de relance économique.

 

 

LE LIVRE
LE LIVRE

La guerre secrète des espions belges : 1940-1944 de Emmanuel Debruyne, Racine, 2008

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