Urbanisme
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La Nouvelle-Orléans, ville contre nature

L’ouragan Katrina n’est qu’une broutille dans la litanie des calamités qui se sont abattues sur La Nouvelle-Orléans. Sise sur une étroite bande de vase, exposée aux vents, aux inondations et aux maladies, la ville est une aberration depuis l’origine – et, pour les mêmes raisons, le creuset d’un fabuleux métissage.


US NOAA
L’un des aspects les plus singuliers du débat qui a suivi le passage de Katrina sur La Nouvelle-Orléans, en août 2005, tenait à cette affirmation catégorique, répétée à longueur d’articles, selon laquelle l’ouragan était de ces événements qui ne se produisent qu’« une fois par génération », « une fois dans une vie » ou « une fois par siècle ». La responsabilité en incombe notamment à Ray Nagin. Le maire de La Nouvelle-Orléans serinait alors à tous les journalistes désireux de l’entendre que « jamais la ville n’avait essuyé un cyclone d’une telle ampleur ». Inepties ! Katrina n’était pas même la pire tempête en quarante ans ; et lorsqu’elle atteignit la cité, elle avait à peine la force d’un ouragan proprement dit (1). Betsy, en 1965, avait été bien plus puissant, tout comme George en 1947 (2) ; et d’autres ouragans, plus violents encore, ont été à deux doigts de s’abattre sur la ville en 1969, en 1998 et en 2004. Comme vous le dira n’importe quel habitant de La Nouvelle-Orléans, les dégâts causés par Katrina furent pour l’essentiel d’origine humaine, et non naturelle, conséquence de digues dé...
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La ville accidentelle de Lawrence Powell, Harvard University Press, 2012

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