Histoire
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La révolution des ragots

Closer et les autres magazines people assoiffés de commérages n’ont rien inventé. En matière de viol de la vie privée, c’est la France des Lumières qui a commencé. Échappant à la censure royale, la calomnie a contribué à ébranler la monarchie.


Madame du Barry par Vigée Le Brun
« Mon mari m’a tellement trompée que je ne suis même pas sûre d’être la mère de mes propres enfants », disait la duchesse de Lauraguais. Un jour que l’on discutait les titres – douteux – d’un candidat à l’Académie en présence de Voltaire, celui-ci déclara : « Pour moi, je lui donne ma voix ; c’est un homme poli et bien élevé. Il n’a contre lui que ses ouvrages, mais c’est si peu de chose ! » Le duc d’Orléans, régent jusqu’à la majorité de Louis XV, menait une vie fort dissolue pour un homme qui n’avait soi-disant aucune perversion : « Comment pourrions-nous le corriger des vices qu’il n’a pas ? », se demanda, affligée, sa gouvernante. Louis XV, malgré ses nombreuses maîtresses, confiait à son valet Lebel avoir découvert des plaisirs qu’il ne connaissait pas auprès de Madame du Barry [alias Jeanne Bécu, jeunette de 25 ans vivant de ses charmes] connue entre toutes pour son goût des médisances. Et le courtisan de lui répondre : « Sire, c’est que vous n’êtes jamais été au bordel. » Le lecteur trouvera des centaines ...
LE LIVRE
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Manuel cancanier du XVIIIe siècle français de La révolution des ragots, Sellerio editore

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