La Terre sans l’homme
Publié le 17 novembre 2017. Par La rédaction de Books.
15 000 scientifiques ont publié, lundi, un appel urgent à sauver la planète. Selon eux, la préservation de notre environnement passe, entre autres, par une limitation de la population. Dans Homo Disparitus, le journaliste Alan Weisman va plus loin et envisage ce qu’il se passerait si l’humanité toute entière disparaissait brusquement. Pour pouvoir décrire une Terre sans l’espèce humaine, il s’entretient avec des biologistes, des paléontologues, des ingénieurs, des conservateurs, des écoguides et prend pour exemple des lieux déjà vides de présence humaine. La zone démilitarisée entre les deux Corées est ainsi un refuge pour des espèces animales menacées par ailleurs.
Sans activité humaine, la faune et la flore changeraient drastiquement. La biodiversité augmenterait et les arbres coloniseraient la planète. Les coyotes, ours et loups reviendraient. Les grenouilles coloniseraient les rives de l’Hudson.
Et que resterait-il de nous ? Au bout de 500 ans, quasiment rien. En quelques jours, le réseau souterrain de Manhattan redeviendrait une crique faute d’entretien. En cinquante ans, la plupart des maisons auraient disparu. La Statue de la Liberté survivrait comme la plupart des sculptures en bronze, mais aussi les toilettes et tous les objets en céramique. Mais sans homme pour veiller sur eux, les sites pétrochimiques et nucléaires brûleraient, fuiraient, pourriraient. Dans 100 000 ans, le niveau de dioxyde de carbone dans l’atmosphère reviendrait à son niveau préhumain. Les ondes radio, elles, dureront éternellement. Et à l’autre bout de l’univers quelqu’un ou quelque chose entendra peut-être « Le masque et la plume » ou « Les Grosses têtes » dans des milliers d’années.
Quand il a commencé son projet, Weisman pensait que la disparition de l’humanité ne serait peut-être pas une mauvaise chose. Et quatre personnes sur cinq à qui il en a parlé pensaient de même. Mais il est peu à peu devenu plus partagé : « Serait-il possible qu’au lieu de provoquer un énorme soupir de soulagement biologique, nous puissions manquer à la Terre ? »
A lire dans Books : Avoir des enfants est-il immoral ?, octobre 2012.