La tyrannie du bien-être

La recherche du bien-être est parfaitement louable en soi. L’obligation du bien-être, c’est autre chose. Et une société qui en fait l’un de ses credos pourrait se révéler, remarque Steven Poole du Guardian, « une société malade ». Telle est en tout cas la thèse des professeurs de management Carl Cederström et André Spicer, résumée par Poole : « L’idée moderne de bien-être est contraire à la réflexion profonde.» Loin de nous indiquer la voie du bonheur authentique, « elle nous encourage à devenir des athlètes stupides et béats de la productivité capitaliste. » Aujourd’hui, chaque aspect de l’existence, de la dépense de calories à la durée des cycles de sommeil profond, peut être mesuré. Une façon, selon les auteurs, de se réfugier dans une forme de « nihilisme passif » où la seule vérité qui vaille est celle du corps. Dans cette société-là, toute velléité d’implication politique dans le monde extérieur s’évanouit. « En étant tous obsédés par notre bien-être individuel, nous risquons un mal-être collectif », résume Poole. Car l’idée ...
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Le Syndrome du bien-être de Carl Cederström et André Spicer, Éditions L’Échappée, 2016

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