L’archéologie, une science politique

Qu’est-ce qui a poussé les archéologues de la fin du XIXe et du début du XXe à fouiller aux quatre coins du monde, dans des conditions parfois dangereuses, ruines et tombeaux ? La curiosité scientifique, la joie de la découverte ne furent pas seules en jeu, beaucoup s’en faut, comme l’explique Charlotte Trümpler, directrice du département  archéologique du musée de la Ruhr à Essen. Début 1914, Thomas Edward Lawrence, alias Lawrence d’Arabie, lâcha le morceau : « De toute évidence, nous sommes là uniquement pour donner une touche archéologique à une stratégie politique. » Il participait à une expédition scientifique en Palestine, qui permit aussi au gouvernement britannique de cartographier le désert du Neguev dans une optique militaire. Dans le Frankfurter Rundschau, Rüdiger Heimlich raconte comment Trümpler et les autres auteurs de l’ouvrage collectif consacré à la question déploient les cartes d’un « grand jeu » où archéologie se conjugue le plus souvent avec politique. Cette « archéologie impérialiste » mobilisa toutes les grandes puissances. La France en tête, qui assurait son influence en Perse pendant que la Prusse, qui souffrait d’un ...
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Le Grand jeu. Archéologie et politique au temps du colonialisme, DuMont

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