Le temps de lire

C’est sûr, la lecture prend du temps. Anatole France se plaignait que la vie soit si courte et Proust si long. Et Schopenhauer postulait avant lui : « Ce serait une bonne chose d’acheter des livres, si du moins on pouvait acheter en même temps le temps pour les lire. » Aujourd’hui, « le nombre des vrais lecteurs, ceux qui prennent la lecture au sérieux, se réduit. C’est comme la calotte glaciaire », déclarait, désabusé, le romancier américain Philip Roth, en annonçant sa décision de raccrocher son stylo. Les grands lecteurs – ceux « qui dévorent les livres comme d’autres les croissants : 1 à 2 par jour », selon Edmund White – sont une espèce rarissime (1). Les petits lecteurs, quant à eux, s’inquiètent du « coût d’opportunité » que représente le temps de loisir concédé aux livres. Amazon, soucieux de leur souci, précise désormais sur son Kindle la durée nécessaire pour terminer chaque chapitre ; et l’on trouve sur le Web des sites qui évaluent précisément le nombre d’heures à consacrer à un livre donné (pour À la recherche du temps perdu : soixante-dix jours à raison d’une ...

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