Publié dans le magazine Books n° 65, mai 2015. Par Olivier Postel-Vinay.
Dans certains pays, les filles sont désormais 50 % plus nombreuses que les garçons à l’université. Dans quel sens doit donc opérer le « plan pour l’égalité filles-garçons » ?
Après avoir enterré son « ABCD de l’égalité », durement attaqué pour sembler promouvoir la « théorie du genre » – ce dont elle s’est défendue – Najat Vallaud-Belkacem, passée du ministère des Droits des femmes à celui de l’Éducation nationale, promeut désormais un « plan pour l’égalité filles-garçons ». Lequel annonce les mêmes objectifs : lutter contre les « stéréotypes » qui entretiennent dès l’école primaire une vision traditionnelle de la répartition des rôles et sont supposés desservir l’ascension sociale des filles. Dans notre dossier consacré à « la fin du mâle » (mai 2013), nous interrogions le philosophe Marcel Gauchet sur une inégalité de sens inverse : les garçons ont désormais de moins bons résultats que les filles à tous les niveaux du cursus scolaire. L’expression « nouveau sexe faible », disait-il, « force un peu le trait, mais a le mérite d’attirer l’attention sur un phénomène social de grande ampleur qui n’a pas encore émergé sur la scène publique. C’est un sujet tabou en France, même dans les hautes sphères de l’Éducation nationale ».
Le rapport que vient de publier l’OCDE ...