Le pays le plus conservateur d’Europe

Le problème de la France, c’est que ses politiques, ses intellectuels et ses habitants ont horreur du changement.

 

L’historien des idées Mark Lilla, qui vient de passer une année en France avant de retourner enseigner à l’université Columbia à New York, saisit l’occasion d’une analyse du livre de son collègue d’Oxford Sudhir Hazareesingh pour présenter dans la New York Review of Books ses propres idées sur la question des intellectuels français (lire le dialogue entre Tzvetan Todorov et Sudhir Hazareesingh, Books, septembre 2015). Il commence par rappeler à quel point avait choqué l’aveu fait par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui venait de déjeuner avec Patrick Modiano après l’annonce de son prix Nobel : elle n’avait lu aucun de ses livres et n’en connaissait même aucun titre. Lilla voit dans l’ampleur de la réaction un signe de santé culturelle pour ce pays où, chaque année, 2 000 prix littéraires sont décernés et 3 000 festivals culturels organisés. Il se dit en revanche sidéré par le conservatisme des intellectuels, qui par exemple peuvent gloser à l’infini sur les réformes de l’Éducation nationale sans s’étonner que, dans ce pays, les programmes doivent être fixés au ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Ce pays qui aime les idées. Histoire d’une passion française de Sudhir Hazareesingh, Flammarion, 2015

SUR LE MÊME THÈME

Francophilies Gauguin, sale colonialiste ?
Francophilies Quand les États-Unis célèbrent le « Mozart de la comédie »
Francophilies Reines des âges obscurs

Aussi dans
ce numéro de Books