Le protectionnisme sauvera-t-il la planète ?
Publié le 9 juillet 2015. Par La rédaction de Books.
Malgré ses bonnes intentions et tous ses travaux préparatoires (chercheurs, militants, élus et citoyens sont réunis cette semaine à Paris pour affûter leurs arguments), la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP21), prévue à l’automne, paraît vouée à l’échec. Les observateurs sont de plus en plus nombreux à penser qu’elle n’aboutira pas à un accord susceptible de maintenir le réchauffement sous la barre des 2 degrés, l’objectif affiché. Parmi eux, l’économiste américain William Nordhaus assure que les « passagers clandestins » auront raison des bonnes volontés. En effet, quelle que soit l’issue de la Conférence, aucun des scénarios à l’étude ne prévoit de pénalités pour les pays qui signeraient avec l’idée de profiter des efforts des autres sans en fournir eux-mêmes.
Dans A Question of Balance, William Nordhaus plaidait « pour une taxe universelle sur le carbone, harmonisée à l’échelle internationale ». Son principe : faire payer au consommateur final, individu ou entreprise, le prix de sa participation aux émissions de CO2, par exemple en conduisant une voiture ou en utilisant de l’électricité d’origine thermique. Une solution valable uniquement si tout le monde joue le jeu et accepte de payer. Au moment de la publication de son livre en 2008, Nordhaus éludait cet écueil. Aujourd’hui, il propose une solution originale dans l’American Economic Review : créer un club des Etats vertueux. Ceux-ci appliqueraient la taxe et pénaliseraient les mauvais payeurs. La sanction : « Un tarif douanier uniforme sur les importations en provenance de ces pays ». Selon William Nordhaus, c’est la pénalité que les modèles économiques font apparaître comme la plus efficace. Il faudrait en somme rétablir le protectionnisme pour sauver la planète. Gageons que cette solution fera débat.