Le storyteller et le romancier
Publié dans le magazine Books n° 60, décembre 2014.
Le dernier ouvrage de David Mitchell prouve, s’il le fallait, qu’un merveilleux conteur peut être aussi un grand écrivain.
Pour l’écrivain britannique Ford Madox Ford, le roman était le « véhicule d’une investigation profondément sérieuse du cas humain ». Aujourd’hui, à l’heure de la suprématie des séries télévisées, le storytelling règne, avec ses charmes et ses facilités narratives. « David Mitchell est un superbe storyteller », souligne James Wood dans le New Yorker. L’auteur du flamboyant The Bone Clocks, en tête des ventes à Londres, possède « un extraordinaire talent de conteur » : ses récits sont menés tambour battant, ce que bien peu d’écrivains sont en réalité capables de faire. Mais c’est aussi un merveilleux romancier, passé maître dans l’art de mêler le réel et l’irréel et de créer des personnages inoubliables, à l’instar de Holly Sykes, l’héroïne du ...