L’économie est malade de ses chiffres

Économistes, institutions internationales, politiques et médias entretiennent une absurde révérence pour les statistiques. Ce faisant, ils pratiquent une forme de pensée magique qui n’a cessé de nous influencer depuis l’Antiquité : in numero veritas. Les effets pervers de cette croyance sont redoutables.

L’entretien dont est extrait cet échange s’est déroulé à Prague à la fin de l’année 2011. Il a été modéré par le journaliste tchèque Roman Chlupatym.   Grâce aux différentes crises que l’on connaît depuis 2008,la science économique est devenue plus intéressante aux yeux de bien des gens. Mais les choses ont-elles changé pour autant ? Tomáš Sedláček : À l’échelle de l’histoire, le passage d’une croyance à une autre a toujours été difficile. Il est douloureux d’abandonner une foi. Et l’économie est une croyance comme une autre. Je crois que l’un des plus grands blasphèmes de notre temps est de faire croire qu’il existe un degré zéro de la croyance – que quelque chose peut être réel, vrai, neutre, scientifique. Cette foi qui est la nôtre, qu’on appelle économie, est pénétrée par le mythe : on croit à la rationalité des êtres humains, on croit à la possibilité de décrire l’avenir au moyen de modèles mathématiques. On croit aussi que l’on peut s’attendre à l’imprévu, ce ...
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Le Crépuscule de l’homo œconomicus de L’économie est malade de ses chiffres, Exils

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