Leçons de la taïga

Tableau saisissant des rigueurs de la vie sibérienne, ce premier roman est aussi un diagnostic social de la Russie.

Le village de Rybatchi, la ­rivière Rybnaïa : le monde décrit par Victor Remizov tourne autour des poissons – ryba en russe. Des saumons, des brochets, des ombles. On en donne certains aux chiens, on fabrique des appâts avec d’autres ; certains servent à faire de la soupe ; d’autres finissent de nouveau dans la rivière à peine éventrés pour être délestés de leurs précieuses poches d’œufs. Après la saison de la pêche vient celle de la chasse – à la zibeline essentiellement, à cause de sa fourrure, mais aussi de manière plus ponctuelle à l’élan et parfois à l’ours. Au fin fond de l’Extrême-Orient russe, là où la Sibérie s’abîme progressivement dans le Pacifique, les rares habitants de la taïga vivent selon le cycle des saisons et des règles qui leur sont propres. C’est un petit univers qui carbure au samogon, tord-boyaux de fabrication artisanale, où tout le monde est armé, un peu barré aussi et pas vraiment bavard – si ce n’est pour proférer des bordées d’injures et quelques vérités essentielles. En Russie, ce mé...
LE LIVRE
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Volia Volnaïa de Victor Remizov, Belfond, 2017

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