« L’enjeu de la violence, c’est toujours la domination »
Publié le 25 novembre 2015. Par La rédaction de Books.
Les statistiques terribles s’accumulent en cette Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. Une avalanche de violences physiques, sexuelles, de morts, qu’il convient d’analyser dans le cadre plus large des rapports de domination. « On ne peut pas parler de violence physique sans parler de violence psychologique car il existe un continuum entre les deux » rappelle Marie-France Hirigoyen, auteure du Harcèlement moral.
« Quand un homme frappe sa femme, son but n’est pas de lui mettre un œil au beurre noir mais de lui faire peur afin de la soumettre et de garder le pouvoir, poursuit la psychiatre. L’enjeu de la violence – de toutes les violences – c’est toujours la domination. La plupart du temps, l’atteinte physique n’intervient que si l’autre résiste au contrôle et à l’agression psychologique. »
En théorie, les femmes peuvent être tout aussi brutales que les hommes, rappelle encore Marie-France Hirigoyen. En réalité, les sévices, même psychologiques, sont plus souvent le fait d’hommes sur des victimes femmes que le contraire. La marche vers une plus grande égalité entre les sexes n’a pas calmé cette violence. Au contraire, selon Hirigoyen, « on constate dans l’intimité du couple de plus en plus de contrôle, de jalousie et de violence psychologique ».
En savoir plus : « La violence psychologique est en hausse », Books, décembre 2012.