Les confessions d’un neurochirurgien

« Après une opération, j’ai dit à la famille de porter plainte ; j’avais commis une terrible erreur. » Henry Marsh n’est pas seulement un très grand médecin, c’est un médecin obsédé par le mal qu’il peut faire à ses patients. Parvenu au faîte de sa carrière, il se livre dans ses Mémoires à une introspection en forme d’acte expiatoire où il dit tout des angoisses, des fautes et de la dangereuse ivresse du neurochirurgien.


©TOM PILSTON/PANOS/REA

Henry Marsh fait une pause pendant l'opération d'une tumeur au cerveau. « Je me suis endurci, comme tous les médecins. maisn maintenant que j'arrive en fin de carrière, ce détachement commence à s'émousser. »

Pour l’instituteur, les changements se sont produits lentement. Cela a commencé par une perte d’assurance dans la marche ; après quoi son audition s’est trouvée affectée. Il s’est voûté, aussi. Il n’a pas encore la soixantaine, mais doit s’aider d’une canne. Et le voilà assis avec sa femme et son fils dans le cabinet d’Henry Marsh, un neurochirurgien de Londres, en train d’examiner un scanner révélant la croissance d’une tumeur à la base du crâne. La question est : peut-on, doit-on l’enlever ? Marsh, qui n’a alors que quelques années d’expérience en neurochirurgie, hésite. La tumeur est énorme, impressionnante – et elle est située dans le tronc cérébral, une zone vitale. Livrée à elle-même, elle va détruire l’ouïe de l’enseignant, lui interdire la marche et finir par le tuer. Mais l’opération peut le laisser paralysé, ou pire, explique Marsh. La famille est face à un choix difficile : d’un côté, la certitude d’un déclin lent mais inexorable ; de l’autre, la possibilité d’une guérison immédiate – ou d’...
LE LIVRE
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D’abord ne pas nuire de Les confessions d’un neurochirurgien, Waterstones

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