Les dépouilles de Neruda

Fallait-il publier 21 poèmes inédits de Neruda que leur auteur lui-même avait jugés insuffisants ? Le monde hispanophone s’entre-déchire.

«C’est la plus grande découverte de ces dernières années dans les lettres hispaniques, un événement majeur de la littérature universelle », proclamait en juin 2014 Pere Gimferrer, le prestigieux poète et directeur éditorial de la maison d’édition Seix Barral, en annonçant l’exhumation de 21 poèmes inédits du Prix Nobel chilien. Parus dès novembre dernier à Santiago et au tout début 2015 en Espagne, ces textes ont pourtant soulevé la controverse. Plusieurs voix se sont élevées pour critiquer la décision de publier ces vers que le poète lui-même avait préféré écarter, allant jusqu’à les exclure de toute publication dans les journaux et revues de son temps. « Si un auteur comme Pablo Neruda laissait certains de ses textes inédits, c’est parce que son goût personnel, son jugement critique, son sens de la composition l’avaient conduit à les rejeter. Il choisissait bien les poèmes qu’il publiait et oubliait ceux qui méritaient de l’être », objecte dans El País l’écrivain et diplomate chilien Jorge Edwards. Ce dernier, proche de Neruda, organisa pour sa part, avec la veuve du Nobel, ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Tes pieds je touche dans l’ombre de Pablo Neruda, Seix Barral, 2014

SUR LE MÊME THÈME

Bestseller Sur une servitude volontaire
Bestseller ChatGPT n’est pas fait pour les chiens
Bestseller Retour du refoulé

Aussi dans
ce numéro de Books