Les FFI de la onzième heure

Un pacifiste collaborationniste, emprisonné à Fresnes après la libération de Paris, livre un témoignage précieux sur l’envers de l’histoire.

Paris, été 1944, l’allégresse est générale. Enfin, presque générale. L’effervescence patriotique laisse en effet certains Parisiens dubitatifs ou inquiets. Pas les grands fautifs de la collaboration – ceux-là ont déjà pris la poudre d’escampette – mais des gens qui, pour arranger leur quotidien ou par inclination politique, ont un peu trop franchi la ligne jaune du pétainisme. Claude Jamet est de ceux-là. C’est un normalien, professeur de khâgne au lycée Buffon, socialiste modéré et pacifiste acharné. Il a déjà produit un livre à succès, Carnets de déroute, pour dire tout le mal qu’il pensait de la guerre, la drôle et la moins drôle, et de l’année en camp de prisonniers qui s’est ensuivie. Pour nourrir ses six enfants et sa nouvelle jeune épouse, il a aussi tenu la rubrique théâtre dans Germinal, une revue intello-collaborationniste fondée en 1944. Il n’a, qui plus est, que sarcasmes pour le FFI de la onzième heure, « Fifi roi », qui sillonne Paris libéré couché sur le capot d’une Citroën, « style Chicago », et qui use et abuse ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Fifi roi de Claude Jamet, Les Éditions de L’Élan, 1947

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