On oppose traditionnellement le visage au masque. Le premier serait l’image véritable d’une personne, il en exprimerait l’essence. L’autre en serait la simple apparence, l’image trompeuse. Dans son dernier ouvrage, l’historien de l’art Hans Belting récuse cette distinction. « Sa thèse : il n’existe pas de frontière nette entre le visage et le masque », résume Ingo Abend dans le
Tagesspiegel. Dans ses ouvrages précédents, Belting avait montré comment, à partir du XVe siècle, l’Occident, en
inventant et développant l’art du portrait, avait suivi un chemin artistique qui le distinguait du reste du monde. Cette fois, en analysant toutes les formes qu’a pris la représentation du visage dans l’histoire de l’humanité, depuis les masques mortuaires du XIIe millénaire avant notre ère jusqu’à la photographie, au cinéma et aux images numériques, il minimise cette singularité. « Les portraits ne font que perfectionner les vieux masques mortuaires. Ils simulent une personne absente mais ne sauraient rendre compte de la richesse de sa réalité », explique Kia Vahland dans le
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